Le Fort de Seclin,
une passion familiale
Construit en 1873, selon le système de défense rapproché ”Séré de Rivières”*, à l’emplacement d’un ancien camp gallo-romain, le fort de Seclin, semi enterré, était destiné à la défense Lille Sud.
Depuis huit ans, toute une famille, férue d’histoire militaire, s’attache à faire revivre ce lieu de mémoire et réussit à faire partager sa passion aux visiteurs.
*général français (1815/1895) concepteur d’ouvrages militaires, fortifications et forts.

Curieux destin que celui de ce fort qui fonctionnait en autarcie, équipé notamment d’une boulangerie et d’une infirmerie et pouvait contenir un millier de soldats et leurs chevaux.
Occupé par un régiment bavarois lors de la Première Guerre, il approvisionnait en hommes et en matériels un secteur allant d’Ypres à Arras en passant par Fromelles et Vimy. Les Anglais l’ont libéré le 17 octobre 1918.
Au cours du second conflit mondial, il a servi d’annexe à la prison de Loos et 69 prisonniers y ont été fusillées. Reconverti en dépôt de munitions, il s’est révélé obsolète et a été laissé à l’abandon. Envahi par les mauvaises herbes, il a été la proie de squatters qui s’y réfugiaient et dégradaient les bâtiments qu’un millier d’ouvriers, dont beaucoup de Belges, réputés pour leur savoir-faire, ont mis deux ans à édifier avec des matériaux fabriqués sur place.
Finalement, son salut est venu de la famille Boniface qui l’a acquis en 1996. A l’exception du pont-levis, depuis longtemps disparu, rien ne manque mais une sérieuse remise en état s’est imposée.
Cette entreprise, qui n’est pas encore totalement terminée, occupe les loisirs de toute la famille qui n’a pas hésité à se priver de vacances pour s’atteler à ce travail titanesque, débroussaillant, nettoyant, débarrassant les immondices laissés par les derniers occupants, restaurant, aménageant les bâtiments et les extérieurs, les reboisant, pour en faire un lieu de mémoire unique en son genre.

Chars, canons et masques à gaz
Le fort de Seclin est, en effet, le 1er musée dédié à la Première Guerre Mondiale tant par la quantité que par la qualité des pièces présentées.
Depuis un an, trois salles sont ouvertes au public, mais les collections accumulées par la famille Boniface sont si riches et les pièces si nombreuses qu’à l’avenir pas moins de douze salles, en cours d’aménagement, pourront leur servir d’écrins.
Grâce à l’érudition de Mme Boniface, excellent guide féru d’histoire militaire, nous découvrons, après la visite des fortifications, ces merveilles technologiques que sont les chars, les canons, les fusils, les mitrailleuses et apprenons que les batailles se livrent autant dans les bureaux d’études des industriels que sur le front.
On peut ainsi voir le 1er char français, construit par Renault, à l’habitacle si étroit que les malheureux tankistes pouvaient à peine remuer et tout juste respirer par de minuscules fentes. Autre ”star” : le canon de 75 qui a littéralement révolutionné l’artillerie par sa puissance de tir et dont le capitaine Dreyfus a été accusé d’avoir livré les plans aux allemands. Ces engins, soigneusement entretenus, graissés et astiqués avec beaucoup de soin, sont en parfait état de fonctionnement.
La guerre c’est aussi l’histoire des hommes, français, allemands, anglais ou canadiens. Exposés dans des vitrines, rassemblés par pays, les objets qu’ils emportaient au front : lampe de poche, couteau, boîte contenant de l’aspirine, bouffarde, porte-monnaie, livret militaire, étui à cigarettes…, tout ce qui faisait leur ordinaire . L’émotion nous étreint à la vue de ces dérisoires masques, simples carrés de tissu, censés les protéger contre le terrible gaz de combat moutarde, nommé aussi ypérite parce qu’utilisé pour la 1ère fois par les Allemands à Ypres, cause de tant de souffrances et de morts.
La visite du fort de Seclin, qui dure deux bonnes heures, permet de se familiariser avec une époque où les hommes partaient à la guerre la fleur au fusil et quand ils avaient la chance d’en revenir se taisaient, ne trouvant pas les mots pour raconter ce qu’ils avaient vécu.
Le travail effectué depuis huit ans est un très bel hommage rendu à tous ceux qui n’ont pas su ou pas pu parler.

Fort pratique
Ouverture :
les week-ends et jours fériés de 14 à 18 h
les autres jours, sur rendez-vous, par groupe de cinq personnes
Tarifs : adultes, 5 euros, enfants, 4 euros
Tel : 03 20 97 14 18
Site Internet : www.fortseclin.com
Fermeture exceptionnelle les 23 et 24 avril 2005
Itinéraire : Prendre l’autoroute A1, sortir à Seclin
Au premier rond-point, continuer droit (Unexpo sur votre droite). Au deuxième rond-point, prendre la direction de Templemars. A 500 mètres, prendre le vieux chemin qui mène au fort.
N°72 - janvier
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